Le plus complet et le plus instructif des tuileurs fut publié une quarantaine d'années après ceux de Delaulnaye ou de Vuillaume qu'il veut remplacer. N'ayant connu qu'une seule édition en 1861, il était jusqu'à présent introuvable et les bibliographies ou les catalogues des libraires d'ancien insistaient dès la fin du xixe siècle tant sur sa rareté que sur son intérêt. La richesse de cet ouvrage en fait un guide ou un mémento utile non seulement aux Maçons mais aussi aux chercheurs et aux curieux. Conçu pour être un véritable "Manuel de l'initié" il comprend : les tuileurs des rites français et écossais ancien et accepté, le tuileur du rite d'Adoption, Maçonnerie des Dames, le tuileur des 90 degrés du rite de Misraïm, le rituel du rite d'York et de la Maçonnerie Forestière, la nomenclature des différentes maçonneries, la nomenclature de plus de 1 400 grades. Ces tuileurs décrivent pour chaque grade : la disposition et la décoration particulière de la loge ou du chapitre; la composition, les décors et le nom des officiers et des membres ; l'ordre, les signes et les marches ; les âges ou les temps symboliques ; les mots sacrés ou de passe ; le catéchisme ; les banquets ou travaux de table que Ragon enrichit de très nombreuses notices ou notes savantes et d'éclaircissements historiques ou philosophiques. Il offre aussi une foule de renseignements sur des rites ou systèmes moins connus : Maçonnerie de Royale Arche, de Marque, Scandinave, Forestière, Adhonhiramite, Palladique ou des 7 Sages, de Memphis, Écossisme réformé, clubs et sectes politiques, carbonari et charbonniers. La dernière partie de l'ouvrage est consacrée aux nomenclatures des différentes maçonneries et de plus de 1 400 grades la plupart inconnus, « inventés par des Maçons qui, doutant de la puissance civilisatrice de la Maçonnerie symbolique, croyaient devoir recourir à une extension de moyens ; ou, créés en plus grande partie, par d'adroits spéculateurs qui connaissaient le faible humain pour les décorations et la vanité... ».